Prendre soin de son vagin et de sa vulve 1.01

J’inaugure une petite série d’articles sur ce que j’ai appris sur la physiologie de la vulve et du vagin ces dernières années ! Commençons par cette question quotidienne : comment se laver la chatte ? Il n’y a que moi qui ai l’impression que les savons “hygiène intime” et les serviettes parfumées nous envahissent de plus en plus ? Tout cela est dispensable, voire nocif, car en matière d’hygiène vaginale et vulvaire, less is more.

La formule souvent adoptée en ce qui concerne le vagin est qu’il est “auto-nettoyant”. En réalité, c’est surtout qu’il n’est pas sale ! Les sécrétions cervicales (du col) et vaginales sont normales et s’écoulent toutes seules jusqu’à l’entrée du vagin, autour de vos lèvres et sur vos sous-vêtements, vous n’avez pas besoin d’intervenir. À l’intérieur du vagin, tout comme à l’intérieur de la bouche ou le long de l’intestin, grouille un ensemble de bactéries : on appelle ça la « flore vaginale” ou le “microbiote vaginal”. Ce sont ces bactéries qui assurent la bonne santé de votre vagin ; elles maintiennent un PH acide (autour de 4) et protègent, dans une certaine mesure, contre les infections. Le problème des douches vaginales (le fait d’introduire de l’eau ou un autre liquide dans le vagin) et des nettoyages trop fréquents, c’est que l’on risque de mettre le bazar dans cet équilibre qui s’auto-régule. On rentrera un peu dans le détail de ce microbiote lors d’une prochaine newsletter, promis !

Bon, mon vagin, je le laisse faire son boulot, mais ma vulve ? La vulve, la partie extérieure, a simplement besoin d’être doucement nettoyée à l’eau tiède, pour éliminer la transpiration, les pertes vaginales et quelques traces de pipi. L’eau suffit largement, et les gels douche et savons sont souvent bourrés d’agents actifs ou de parfums bien trop agressifs pour cette zone qui participent à nous irriter. Une vulve, même propre, n’a pas de raison de sentir le magnolia ou la menthe ! Un dernier argument en défaveur des produits d’hygiène parfumés : ils risquent de masquer une odeur forte inhabituelle qui pourrait vous alerter sur un dérèglement de la flore susmentionnée et retarder une intervention de votre part.

Mon astuce BONUS : l’huile de coco appliquée sur la vulve, c’est la volupté à l’état pur <3

Illustration © Hilde Atalante, The Vulva Galleria