Cup et choc toxique

cup et choc toxique

On a beaucoup parlé, il y a quelques semaines, du syndrôme du choc toxique et du lien existant avec le port de tampons (bio et non bio) et de cups menstruelles. Face aux rumeurs inquiétantes qui ont couru, retour sur une mauvaise communication et sur les recommandations concernant les protections intravaginales.

Fin juin, le CHU de Lyon a décidé (pourquoi ? on ne sait pas bien) d’organiser une conférence de presse sur le syndrome du choc toxique et rédige à cette occasion un communiqué de presse particulièrement obscur (disponible sur son site). Les incohérences de ce communiqué ont été relevées : un intertitre en contradiction directe avec le contenu des paragraphes suivants, des passages flous concernant les protocoles d’expériences, pas vraiment de résultats, un graphique sans légende ni explications, mais ouvrant les portes aux interprétations les plus inquiétantes concernant les cups et les tampons bio.
Derrière ça, la dépêche rédigée par l’AFP et diffusée dans la presse (reprise ici sur le site du Midi Libre) n’est pas moins anxiogène. En titrant « Choc toxique : les coupes menstruelles plus dangereuses que les tampons » elle extrapole à partir des éléments (flous et contradictoires, donc) du communiqué de presse, en renforçant ainsi la rumeur sur la dangerosité de ce moyen de protection.
Enfin arrive l’article d’Elise Thiébaut, « Choc toxique: pourquoi la coupe menstruelle et les tampons bio sont mis en cause ? » fortement relayé sur (mes) réseaux sociaux. Le début de l’article, en décryptant les incohérences du communiqué de presse initial, rejoint mes propres interrogations. Elle soulève également des questions intéressantes (l’opportunité de la communication, les éventuels conflits d’intérêts…) et d’autres sur lesquelles on pourrait débattre un moment (la cible de la conférence de presse).
Toutefois, je ne comprends pas le ton moqueur employé par l’autrice sur les deux derniers paragraphes concernant les recommandations : a-t-elle cherché à faire de l’humour ? Si c’est le cas, je trouve que cela manque son but et affaiblit le message.
Aussi, parce qu’il me semble toujours important de rappeler les recommandations de bases, et même si vous avez l’impression qu’on rabâche :

  • Ne pas garder un tampon, une cup, ou tout autre moyen de protection intravaginal trop longtemps (4 à 6h nous dit-on, mais on sait bien, nous, que nous dormons plus longtemps).
  • Ne pas prendre de douches vaginales (à savoir : injecter un liquide l’intérieur de son vagin, même de l’eau claire)
  • Eviter les savons, lingettes et autres serviettes parfumées (oui la flore vaginale existe, oui, elle protège des infections et oui elle est fragile, protégez-la).

Quant à moi, à la question « Est-ce que je vais continuer à porter ma cup ? », la réponse est oui.
Certes, il existe un risque, difficilement quantifiable en l’état des connaissances actuelles, mais qui me semble pour le moment suffisamment faible face aux bénéfices que m’apporte ce moyen de protection.
Il appartient toutefois aux porteur.se.s (de cups, tampons ou autres) de rester vigilant.e.s et je vous renvoie en cela aux recommandations sur lesquelles tout le monde est d’accord : en cas d’apparition de fièvre, malaise, diarrhées, vomissements, nausées, ou apparition de rougeurs pendant vos règles, ôtez votre cup/tampon/autres et allez aux urgences.