Quand Cluny m’a proposé de chroniquer OMGYes, j’ai tout de suite été emballée. Comment ne pas l’être devant un site qui sort la masturbation féminine du placard ? Plus qu’un site internet donnant des techniques de masturbation, c’est une véritable étude menée en partenariat avec des chercheur.se.s de l’Université d’Indiana et de l’Institut Kinsey auprès de 2000 femmes. Cette étude a donné naissance à la saison 1 d’OMGYes, centrée sur les caresses génitales. De nombreuses femmes d’origines diverses vous donnent les techniques qu’elles ont pu identifier au cours de leur vie pour se donner un maximum de plaisir à travers des vidéos à l’image soignée, au ton léger et intimiste, loin des vidéos porno mainstream. Les vidéos sont accompagnées de textes clairs et précis, voire de graphiques, vous donnant des détails et des conseils sur les différentes techniques. Chaque technique se compose d’une vidéo de présentation et d’une vidéo de démonstration et des variations. Les vidéos de démonstration permettent de façon assez inédite de voir une femme se masturber et expliquer en même temps ce qu’elle fait, avec à la fois des plans serrés sur son sexe et des plans plus larges lorsqu’elle parle.

Un des nombreux intérêts d’OMGYes, c’est de nommer les techniques, et de créer ainsi du vocabulaire se rapportant à la masturbation autre que « doigter » ou « stimuler ». Le vocabulaire est une force qui nous permet de décrire plus précisément ce qu’on aime, notamment à nos partenaires. Le clou du spectacle, ce sont les « feedbacks à stimulation tactile », une sorte d’application où vous pouvez essayer une technique donnée sur le sexe des femmes interviewées, via l’écran tactile de votre tablette. Chaque mouvement est suivi d’un feedback, c’est-à-dire d’un retour sur les caresses données : gémissements, ou conseils.
Malgré la grande diversité des femmes interviewées — jeunes, vieilles, queer, grandes, petites, grosses, poilues, rasées, noires, blanches —, OMGYes n’a interrogées que des femmes cis, les hommes trans et les femmes trans opérées ne faisant pas partie de l’étude. On espère que c’est un sujet qui sera abordé dans la saison 2 ! On regrette que l’accès ne soit pas gratuit (il faut payer 29€ pour pouvoir accéder à tous les épisodes) mais l’abonnement permettra de produire la saison 2. Et sinon, vous préferez l' »edging » ou « l’approche indirecte » ?