Même si grâce à internet, il est relativement facile de trouver des témoignages sur la grossesse et l’accouchement, il subsiste encore, quand on ne l’a pas vécu, quelques zones d’ombres qui, si vous n’avez pas une bonne amie prête à lever le voile dessus, risquent fort de rester un mystère jusqu’à ce que vous y soyez peut-être confrontéE un jour. Heureusement, la Newsletter de ma chatte est là pour vous dire la vérité, toute la vérité : voici 9 trucs sur la grossesse, l’accouchement et le post-partum que l’on a appris grâce à nos copines… ou à nos dépens.
1. Pendant la grossesse, l’appareil digestif fonctionne deux fois plus lentement que d’habitude. La progestérone, qui est l’hormone qui permet à l’utérus de grandir, provoque un relâchement de tous les tissus, notamment du gros intestin. De plus, au fil des mois, l’utérus prend de plus en plus de place et comprime l’intestin, qui devient encore plus paresseux. Chez beaucoup de personnes enceintes, ce transit ralenti se traduit par une constipation et/ou des brûlures d’estomac. Selon la position de l’utérus (s’il est rétroversé par exemple), ces symptômes peuvent apparaître plus ou moins tôt et de façon plus ou moins marquée pendant la grossesse.
2. Quand on accouche par césarienne, on se fait littéralement découper l’utérus et… les abdos. Eh oui, parmi les couches qui séparent le bébé de l’air libre, on trouve, par ordre d’apparition : la peau, l’aponévrose (la paroi entourant les muscles), les abdominaux, le péritoine (la membrane entourant les viscères), et enfin, l’utérus. Depuis qu’on a appris ça, ça nous fait quand même doucement rigoler quand des gens critiquent les « césariennes de confort ». Plus de détails sur le site de l’association Césarine.
3. Le bébé peut naître dans la poche des eaux. La réalité est souvent très différente de ce que l’on voit dans les films américains : peu de femmes perdent les eaux chez elles avant le début du travail, et la poche se rompt en général après l’arrivée à la maternité (si c’est là qu’on a choisi d’accoucher). CertainEs sages-femmes choisissent de la percer manuellement à l’aide d’une petite pointe (un acte indolore qui peut permettre d’accélérer le travail), mais ce n’est pas obligatoire. Le bébé peut naître encore à l’intérieur de sa poche (on dit alors qu’il naît « coiffé »), que l’on percera seulement après, comme on peut le voir dans ces deux vidéos postées sur le compte instagram @empoweredbirthproject : vidéo 1, vidéo 2.
4. Après la sortie du bébé, l’accouchement n’est pas terminé : il faut encore expulser le placenta. On appelle cette phase la « délivrance ». Si on accouche par voie basse, l’utérus continue à se contracter afin de décoller, puis de faire sortir le placenta. Quand on accouche par césarienne, c’est le ou la médecin qui l’extraira. Dans tous les cas, les soignantEs prendront le temps de vérifier que l’organe est complet et qu’il ne reste pas des membranes dans l’utérus, puis surveilleront de près la patiente dans les heures qui suivent afin de prévenir tout risque d’hémorragie. Il est toutefois normal de perdre du sang (environ 500 mL) à ce moment-là.
5. Puisqu’on parle du placenta… Vous saviez qu’il s’agit d’un véritable organe créé de toute pièce uniquement pour la durée de la grossesse ? C’est lui qui gère les échanges entre la future mère et le fœtus via le cordon ombilical, sans que jamais leurs sangs respectifs ne communiquent (le bébé peut même avoir un groupe sanguin incompatible avec celui de sa mère). À la fin de la grossesse, le placenta peut peser jusqu’à 600 g et mesurer, une fois déplié, jusqu’à 15 m2.
6. Après l’accouchement, on peut continuer à saigner pendant… longtemps. Ces saignements, appelés « lochies », sont constitués de sécrétions lymphatiques et glandulaires qui durent jusqu’à la cicatrisation complète de la paroi utérine à l’endroit où était attaché le placenta, et peuvent durer jusqu’à 8 semaines. Au début, les pertes ressemblent à des règles abondantes, puis deviennent plus foncées, voire brunâtres, et enfin jaunes ou blanches. Elles sont provoquées par des contractions plus ou moins douloureuses (les « tranchées »), qui permettent à l’utérus de retrouver sa forme initiale et d’évacuer les petits débris et caillots de sang.
7. Lors d’un accouchement par voie basse, le périnée, c’est-à-dire l’ensemble de muscles et de tissus qui forme le plancher pelvien, se détend complètement – voire se déchire – pour laisser passer le bébé. Cela peut avoir pour conséquence une incontinence urinaire, voire fécale, qui se produit en général à l’effort, c’est-à-dire quand on marche, qu’on court, qu’on saute, qu’on tousse, qu’on éternue ou qu’on descend des escaliers (mais aussi parfois juste quand on entend de l’eau couler) (ça sent le vécu). Cette période merveilleuse peut durer quelque temps, jusqu’à ce que l’on puisse commencer la rééducation périnéale avec unE sage-femme (pas avant 6 à 8 semaines après l’accouchement). Toutefois, si on choisit d’allaiter, les hormones mises en jeu rendent les muscles plus laxes et le périnée plus souple, et la rééducation ne pourra pas redonner tout de suite au muscle son état d’origine. Plus d’infos sur le périnée sur le site de Gyn&co.
8. Quand on allaite, le lait ne sort pas des seins par un seul trou, mais par une multitude de petits pores. Il y a autant d’orifices que de canaux par lesquels arrive le lait. Pendant la grossesse, on peut également voir apparaître sur les tétons des sortes de petits boutons, appelés « tubercules de Montgomery », qui permettront de lubrifier le mamelon pendant l’allaitement et de faciliter les tétées. C’est à cette période également que les mamelons deviennent plus foncés : plus contrastés, ils seront ainsi mieux visibles par le bébé quand il voudra manger.
9. Quelques jours après sa naissance, un bébé fille* peut avoir ses règles. Ce léger écoulement de sang est dû à l’activation transitoire de l’axe hormonal, qui va ensuite se mettre en sommeil jusqu’à l’adolescence. Les seins du bébé peuvent aussi être légèrement gonflés, voire produire un tout petit peu de lait, et des petits boutons d’acné peuvent apparaître. Cette mini puberté est également présente chez les bébés garçons*, de façon plus discrète.
* : En général, à la naissance (et même avant lors des échographies !), en fonction des organes génitaux externes, on assigne un genre aux bébés. Ainsi, les bébés avec une vulve seront des filles, et ceux avec un pénis des garçons. Ici nous avons choisi d’utiliser également ces termes mais par fille, on désigne en réalité les bébés ayant un système hormonal femelle. Pour en savoir plus sur le sexe biologique et le genre, vous pouvez consulter cette super brochure.
Photo © La Fille Renne
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Britney et Cluny, avec l’aide de Marjorie et Bérénice