Le mois dernier j’ai découvert @mespresquesriens, le compte de Mathilde sur Instagram, et j’ai eu envie de partager ses travaux dans la newsletter. Elle a accepté que je diffuse ici ses planches sur sa découverte du self-help et de présenter sa démarche !
Crédits @ Mathilde Le Miesle
Est-ce que tu veux bien me raconter qui tu es et ce qui t’a amenée à parler de ton parcours gynécologique et de mère ?
Je m’appelle Mathilde, j’ai 35 ans, et j’habite à Toulouse. Je suis avec mon conjoint depuis 2009. Je suis artiste. Nous avons décidé d’avoir un enfant en janvier 2015. J’ai fait une fausse couche, puis deux, puis trois. Et encore une autre. Ces événements m’ont bouleversée, une vraie bombe, et j’avais besoin de crier, hurler ma douleur. C’est là que j’ai commencé à travailler en dessin (ce n’est pas ma pratique habituelle) : c’était rapide et j’avais un besoin immédiat de retranscrire mes émotions : « Fallait que ça sorte ». J’ai ouvert mon blog en septembre 2016.
Le but premier a été de me libérer d’un poids, d’une colère, d’une tristesse trop dure à supporter au quotidien. Puis peu à peu, des femmes m’ont écrit pour me dire qu’elles ressentaient pareil, ce même poids, cette même culpabilité, cette même tristesse, et surtout, ce même isolement.
On entend très peu parler de fausse couche. C’est un sujet tabou. Alors que nous sommes très nombreuses à en faire. Pour celles qui en ressentent le besoin, rien n’existe. J’ai eu ma fille en septembre 2017, depuis je continue mon travail de réflexion autour de la fausse couche. Je cherche à la décortiquer d’un point de vue médical (pas seulement médecine occidentale…), social, féministe, intime, historique… J’ai constaté qu’il y avait très peu d’écrits sur le sujet.
As-tu d’autres projets autour de ce thème ?
Mon but est d’ouvrir la discussion, d’encourager les femmes à en parler entre elles. Avant le confinement, j’étais en contact avec des lieux socio-culturels de mon quartier et le Planning familial pour penser/organiser des lieux d’écoute sur le sujet.
Je suis persuadée que le fait de se retrouver entre femmes pour parler de fausse couche, de son corps, de ses émotions face à cet événement ne peut qu’être bénéfique. Et je vais faire en sorte d’organiser de tels moments. Libérer la parole, libérer le corps, apprendre à le connaître.
J’étais également en contact avec une maison d’édition avant le confinement, on verra comment sera le « monde d’après » et si je suis recontactée… J’aimerais beaucoup éditer mon livre sur les fausses couches, j’ai l’impression qu’il serait très utile pour beaucoup de femmes, et aussi pour leur entourage . Souvent, il peut être un peu maladroit sur ce sujet.
J’aimerais aussi éditer un petit fascicule à déposer chez les sages-femmes, gynécos, maternités pour informer « rapidement » sur la fausse couche.